Quand la médecine libérale pousse les portes de l’innovation

Le 28 janvier dernier, Station F – plus grand campus de startups d’Europe – accueillait l’événement Tendances de la e-santé 2025. L’URPS Médecins Libéraux Nouvelle-Aquitaine y était représentée par votre chroniqueuse embarquée, en mission pour repérer les innovations utiles aux praticiens libéraux et questionner leur place dans cet écosystème en pleine effervescence.

Dès l’ouverture, le ton est donné : IA, santé mentale, cybersécurité, thérapeutiques numériques… et financement. Le ministre de la Santé inaugure la journée, exosquelette à l’appui. On y célèbre les promesses technologiques, mais une question plane : comment faire en sorte que la médecine de ville ne reste pas à la marge de cette révolution ?

Au fil des conférences, plusieurs signaux forts émergent : la santé mentale devient un champ prioritaire, avec un appel à projets structurant. On y parle d’innovation, d’accès équitable, de prévention, mais aussi – trop rarement – de la santé des soignants.

Côté innovations, le foisonnement est réel – mais la structuration est encore à venir

Collectifs comme MentalTech ou FemTech France militent pour des modèles pérennes, un accompagnement réglementaire lisible et un financement à la hauteur des besoins. Car oui, « on ne finance pas ce qu’on ne comprend pas ».
 
Et la médecine libérale dans tout ça ? Trop souvent absente des panels, parfois évoquée comme une catégorie d’usagers parmi d’autres. Pourtant, son rôle est central. Sans l’adhésion des professionnels de terrain, sans formation, sans prise en compte de leur réalité, le risque est grand de développer des solutions… sans utilisateurs.
 
Un moment marquant de la journée : l’atelier #Financement – Développement économique des organisations de santé. Ici, le ton devient plus grave. Financer l’innovation en santé est une course d’obstacles : méconnaissance des outils, complexité des dispositifs, fracture culturelle entre innovateurs, financeurs et professionnels de santé. Pour les porteurs de projets qui travaillent avec ou pour les libéraux, le parcours est souvent plus difficile encore : absence de données consolidées, manque de relais, difficulté à démontrer rapidement une valeur en vie réelle.
 
Et pourtant, des solutions existent : tous en quête d’un modèle durable et adapté aux professionnels de terrain. Mais comment embarquer les libéraux si on ne les implique ni dans les appels à projets, ni dans les phases de test, ni dans les comités de sélection ?
 
C’est toute la chaîne de valeur qu’il faut repenser pour inclure la médecine libérale. Car si l’innovation numérique peut transformer la pratique, encore faut-il qu’elle s’adresse aux vrais besoins : qualité de vie, simplification, coordination, temps médical retrouvé. Sans cela, les outils resteront lettre morte.

Pour revoir les temps forts de la journée :

 Accès à tous les replays ici
 Détail du programme complet

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